D’une exposition à l’autre, l’œuvre de Sarkis connaît un développement que l’on pourrait qualifier d’involutif. De fait, le principe même de son travail repose sur l’idée que chaque œuvre est une entité ouverte et prospective, en attente permanente d’un devenir. Intitulée « Le monde est illisible, mon cœur si », l’exposition que lui consacre le Musée d’Art contemporain de Lyon en est une nouvelle illustration. Non seulement l’œuvre y accouche de l’œuvre, mais l’exposition accouche de l’exposition. Conçue selon un scénario composé de trois phases distinctes, elle se développe dans le temps sur un mode proprement géologique. Les termes de « brûlure », de « couverture » et d’« ouverture », qui correspondent aux trois scènes successives imaginées par l’artiste, ont été retenus par lui pour mettre en exergue une dynamique inverse à celle du théâtre ou de l’opéra. « La première partie, c’est le feu, la deuxième vient recouvrir de matière celui-ci, transformant l’endroit en un espace d’écoute, et la troisième partie opère une disparition, comme si les œuvres étaient aspirées par le sol. » Il y va là tout à la fois d’une alchimie de matériaux et d’objets et d’une collusion plastique où la musique trouve sa place. La dernière scène est l’occasion pour Sarkis de créer une école sur les lieux de l’exposition, comme il tient à le faire désormais chaque fois pour ancrer davantage son œuvre dans une relation d’échanges privilégiés avec l’autre.
- LYON, Musée d’Art contemporain, 81, cité internationale, quai Charles de Gaulle, tél. 04 72 69 17 17, 2 février-2 mars, 5 mars-7 avril et 15 avril-18 mai.
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Sarkis en trois scènes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°534 du 1 mars 2002, avec le titre suivant : Sarkis en trois scènes