Sarah Morris, artiste anglo-américaine, mène une double carrière de peintre et de réalisatrice de films. À travers l’exposition qui lui est consacrée, « Mechanical Ballet », le Musée Fernand Léger a souhaité rapprocher ses œuvres de celles de son illustre locataire.
L’exposition en face à face est en soi un exercice périlleux, d’autant que la notoriété des deux artistes ne se compare pas ; mais l’intention de cet accrochage n’est pas tant d’établir à tout prix un dialogue – seulement trois de ses toiles sont en vis-à-vis de celles de Léger – que de souligner un continuum entre l’esthétique de l’un et les recherches de l’autre.
Tous deux ont en commun de peindre la modernité, avec ce rapport particulier de leur art à l’architecture, et l’un et l’autre partagent la même passion pour le cinéma. Du reste, le titre choisi par Sarah Morris évoque le film expérimental de Fernand Léger, Le Ballet mécanique de 1924, qui synthétise les options artistiques de son auteur et dont elle entend poursuivre le réalisme de conception. Léger représente les signes de la civilisation industrielle, un monde dominé par la machine, elle-même transposée en élément plastique. Ainsi moteurs et écrous deviennent dans ses peintures des motifs exprimés par des formes simplifiées et animées de tons purs. Il crée des symphonies plastiques où l’homme se situe en harmonie avec la modernité.
Comme le montre son film Chicago 2011, Sarah Morris prélève au cœur de métropoles fébriles – Las Vegas, Manhattan, Washington – des images du monde du travail et de la consommation : panoramas urbains, façades architecturales, grilles polychromes, objets du quotidien qu’elle fragmente par des effets de zoom jusqu’à l’abstraction et transpose en signes graphiques colorés dans ses tableaux. Les signes méconnaissables d’un univers devenu étranger qui plonge le regardeur dans le doute et le questionnement.
Musée national Fernand Léger, 255, chemin du Val-de-Pôme, Biot (06), www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/fleger
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Sarah Morris dans les pas de Fernand Léger
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°654 du 1 février 2013, avec le titre suivant : Sarah Morris dans les pas de Fernand Léger