Réalisée en coproduction avec le Jeu de paume, la « Suite pour exposition(s) et publication(s) » s’échelonne depuis le 26 février 2013 et jusqu’au 26 janvier 2014. Mise en œuvre par le commissaire Mathieu Copeland (né en 1977), elle se répartit en quatre manifestations, trois au Jeu de paume à Paris et celle-ci à la Maison d’art Bernard Anthonioz.
Le titre « Une exposition sans texte » est trompeur, bien sûr. Malicieux metteur en scène, jongleur de concepts et virtuose de l’improbable, Mathieu Copeland nous entraîne sur des territoires où le bon sens et la logique cartésienne sont mis en demeure de renouveler leurs paramètres. Dès la seconde salle de l’exposition, le visiteur se trouve face à des cimaises vierges. « En emmurant un monochrome qu’il a réalisé dans le milieu des années 1970, Rutault (né en 1941) propose la pièce Triptyque n° 2 (1975-2013), où la peinture fait corps avec le lieu d’exposition. Faisant office de cartel, une photographie présente l’œuvre avant son enfermement, avant qu’elle ne fasse abstraction d’elle-même. » Voici une bien jolie façon de recycler une vieille toile !
Baudevin (né en 1964), Idris Khan (né en 1978), Wolman (1929-1995) font eux aussi preuve d’habileté pour effacer, occulter, faire disparaître. « Toute destruction est promesse de création », affirme Mathieu Copeland. On peut écrire avec la même tranquillité que toute destruction efface le passé. Seul importe ce que l’on détruit, la bibliothèque d’Alexandrie ou une scorie culturelle aujourd’hui sans intérêt. Avec un subtil mélange de provocation et de dérision, cette exposition sans texte trouble, séduit, fait réfléchir et, heureusement, fait aussi parfois sourire !
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Sans textes dans le texte
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Abonnez-vous dès 1 €« Une exposition sans texte. Suite pour exposition(s) et publication(s), deuxième mouvement », Maison d’art Bernard Anthonioz (Maba), 16, rue Charles-VII, Nogent-sur-Marne (94), www.ma-bernardanthonioz.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°657 du 1 mai 2013, avec le titre suivant : Sans textes dans le texte