Les rapprochements invitent à le constater, chacun d’entre eux a une dette envers lui, petite ou grande, directe ou non.
Élèves, suiveurs, admirateurs, par l’enseignement, le biais de l’estampe ou de la copie, Rubens les a tous inspirés. Jordaens, Van Dyck, Delacroix, bien sûr, Watteau et Géricault également. On pense moins à Charles Le Brun, Fantin-Latour et Daumier, qui copia La Kermesse. Il est intéressant de confronter la Sainte Cécile de Klimt à celle du maître anversois. On note aussi que Constable peint comme lui les arcs-en-ciel. Renoir avouait lui devoir la légèreté de sa touche, Reynolds l’élégance de ses portraits. Le titre de cette exposition ne rend pas assez compte de son ampleur. Sur une centaine de tableaux, elle croise en six sections thématiques (violence, pouvoir, luxure, compassion, élégance et poésie) des œuvres de Rubens avec celles de nombreux artistes se réclamant du « prince des peintres » et met en perspective l’universalité de sa postérité. Loin de Philippe de Champaigne qui critiqua « cette basse imitation qui émousse la force du génie », ces rencontres au-delà du temps prouvent que l’influence rubénienne est source de fécondité personnelle. Ainsi de Böcklin qui reprend en 1892 La Bataille des Amazones de 1615 et la transforme en Combat sur un pont. Comparez les deux tableaux : certes l’élan baroque de Rubens se perçoit en arrière-plan, mais l’auteur de L’Île des morts en fait une surprenante joute moderne au réalisme échevelé qui séduit l’œil du visiteur.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Rubens, une postérité universelle
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Palais des beaux-arts, rue Ravenstein 23, Bruxelles (Belgique), www.bozar.be
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°674 du 1 décembre 2014, avec le titre suivant : Rubens, une postérité universelle