En guise d’apéritif à l’année Van Dyck (élève de Rubens), une exposition-découverte fait le point sur l’importance de la tapisserie dans l’évolution du maître anversois et témoigne de l’incroyable popularité d’une œuvre en son temps.
BRUXELLES. La place de la tapisserie dans l’œuvre de Rubens reste méconnue, même si le nom de l’artiste est définitivement lié à quelques-uns des chefs-d’œuvre en la matière. Organisée en deux sections, l’exposition met d’abord l’accent sur les principaux ensembles réalisés par l’artiste pour les plus importants ateliers bruxellois, anversois et français. On doit à Rubens quatre séries majeures : l’histoire de Decius Mus, celle d’Achille, celle de Constantin, ainsi que la série de l’Eucharistie. Ces quatre ensembles colossaux comptent chacun de huit à vingt tapisseries dont la plus petite ne fait pas moins de quatre mètres sur quatre. L’exposition offre l’occasion de voir une sélection de chacune d’entre elles, le visiteur bénéficiant ainsi du privilège rare de pouvoir comparer ces chefs-d’œuvre. En parallèle, les organisateurs ont conçu un parcours à la fois esthétique et didactique qui permet de suivre la réalisation des tapisseries. Depuis le dessin jusqu’au tissage, c’est une industrie majeure du XVIIe siècle qui s’expose à Anvers. Cette présentation permet également de placer les tapisseries face aux peintures de Rubens, dont elles constituent non seulement un développement mais aussi, dans certains cas, un aboutissement. Aux tapisseries de Rubens répondent, en clôture de cette première section, des réalisations inspirées de certaines de ses compositions, comme la Montée de la Croix de la cathédrale Notre-Dame d’Anvers.
Dentelle et broderies
La deuxième partie de l’exposition, moins spectaculaire, n’en est pas moins importante pour l’histoire de l’art. Il s’agit de remettre en lumière ce qu’on appelle les "textiles Rubens" : des dentelles et des broderies aux motifs tirés de son œuvre, gages de la popularité d’un artiste alors au faîte des honneurs. Ici aussi, les surprises sont de taille, tels ces mètres courants de dentelle flamande inspirée des gravures réalisées par Rubens pour la vie de Saint Ignace. L’exposition de la Hessenhuis commémore avec force les cinquante ans de la Maison Rubens et témoigne du succès que rencontra le peintre en son temps. Une faveur populaire qu’envient certainement bien des artistes contemporains…
RUBENSTEXTIEL, jusqu’au 5 octobre, Hessenhuis, 53 Falconrui, 2000 Anvers, tlj sauf lundi 10h-17h, tél. 32 3 206 03 50, catalogue en néerlandais et en anglais.
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Rubens en dentelles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Rubens en dentelles