Collaborateur de Rodin pendant six ans, ami de Verlaine aux côtés duquel il s’engage dans
le mouvement symboliste, le sculpteur suisse Auguste de Niederhäuser dit Rodo (1863-1913) n’a jamais réussi à s’imposer sur la scène artistique française et helvétique. Négligé par la critique, à l’exception de Guillaume Apollinaire, il est écarté de la commande officielle. En Suisse, son œuvre rencontre l’incompréhension en raison de son caractère inachevé. Malgré le surnom élogieux de « Hodler de la sculpture », une médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris de 1900, il reste mésestimé et s’éteint en 1913, démuni, peu après l’achèvement de Jérémie, un plâtre monumental que Rodin qualifie de chef-d’œuvre absolu. Sa pratique ambiguë qui louvoie entre un modelé violent et un « retour à la forme », ses recherches qui prennent déjà en compte l’environnement assurent cependant la vitalité de la sculpture européenne autour de 1900. Cette première rétrospective s’attache à retracer sa formation (école des arts industriels, école des Beaux-Arts de Genève), ses premiers séjours parisiens auprès des symbolistes (1881-1898), son retour en Suisse (1898-1906), puis la maturité à Paris lors de son second séjour parisien de 1907 à 1913. Une quarantaine de sculptures, dont le Monument Verlaine commandé en 1897, inauguré en 1911 dans le jardin du Luxembourg à Paris, une sélection de dessins et de photographies réhabilitent ce sculpteur talentueux. On découvre également avec intérêt ses projets utopiques et visionnaires tels ce Temple
de la Mélancolie pensé pour les Alpes ou bien cette cheminée monumentale dessinée pour le prince de Wagram d’après la légende de Prométhée. Tous les aspects d’une fortune critique à revoir.
- GENEVE, Musée d’Art et d’Histoire, 2, rue Charles-Galland, tél. 022 418 2600, 16 mars-5 août.
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Rodo, nouvelle fortune critique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°527 du 1 juin 2001, avec le titre suivant : Rodo, nouvelle fortune critique