Art moderne

Rodin en ses Palais

Double exposition en Avignon

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 365 mots

Sous l’impulsion du conservateur en chef de l’Hôtel Biron, les expositions Rodin se sont multipliées ces dernières années à travers le monde, mais aussi en province. Avignon accueille simul­tanément deux expositions qui, à défaut d’être ambitieuses, sont prestigieuses.

AVIGNON - Sa vie durant, Rodin fut assez peu familier des palais pour que le titre des actuelles expositions avignonaises sonne comme une vengeance posthume, en tout cas dans l’esprit des organisateurs, qui ont dévolu deux monuments d’exception à un hommage au maître de la sculpture mo­derne. Une soixantaine de bronzes sont regroupés au Palais des Papes, des œuvres de jeunesse et de maturité qui comptent pour la plupart parmi les chefs-d’œuvre : les Bourgeois de Calais, le Penseur, le Baiser assurent à l’exposition un aspect spectaculaire que complèteront d’ailleurs des figures isolées de la Porte de l’Enfer. La Grande chapelle du Palais est sans aucun doute un lieu adapté à une telle profusion et donnera vraisemblablement aux œuvres une dimension théâtrale.
L’exposition du Petit Palais est plus restreinte, plus précise, et se donne un réel objectif. Le rapport de Rodin à l’architecture est en effet central dans le développement de sa pensée. "La sculpture, rappelait-il dans "Les Cathédrales de France", n’est qu’une espèce dans le genre immense de l’architecture, et nous ne devrions jamais parler de celle-là qu’en la subordonnant à celle-ci." Trente dessins réalisés au cours de ses longs périples en Europe forment un témoigne exceptionnel sur cet intérêt passionné du sculpteur. Ce sont essentiellement les églises qui retiennent son attention, puisqu’il travaille à ce moment-là à la Porte de l’Enfer. Son intérêt pour l’architecture religieuse est donc tout à la fois esthétique et moral. Signalons enfin qu’une section de l’exposition du Palais des Papes souligne, avec une trentaine de planches, l’intérêt de l’artiste pour la photographie, dont il avait perçu très vite tout l’intérêt.

RODIN, jusqu’au 1er septembre, Palais des Papes, Avignon, tlj 9h-19 h jusqu’au 30 juin, jusqu’à 21h jusqu’au 31 juillet, jusqu’à 20h jusqu’au 1er septembre.
RODIN ET L’ARCHITECTURE, Musée du Petit Palais, tlj 9h30-11h50 et 14h-18h.
Deux Palais pour Rodin, éditions RMG-Palais des Papes, 208 p., 200 F.
Rodin sculpteur, collection l’Enfance de l’art, coédition Musée Rodin-RMN, 64 p., 70 F.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Rodin en ses Palais

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