Rivalités autour d’Egon Schiele

WASHINGTON - L’exposition de la National Gallery comprend 20 toiles, 45 aquarelles et gouaches, 5 dessins et la seule sculpture importante de Schiele, un autoportrait. Les envois proviennent de musées célèbres, comme l’Albertina de Vienne, la Narodni Galerie de Prague et le Museum of Modern Art de New York, ainsi que d’autres collections privées.

Deux camps s’affrontent
On note l’absence de représentation de la collection de l’Autrichien Rudoph Leopold, qui comporte près de 245 œuvres de Schiele. Cela tient à la rivalité qui oppose de longue date R. Leopold et le commissaire de l’exposition, Jane Kallir, le premier ayant accusé Otto Kallir, grand-père de l’organisatrice, d’avoir inclus un petit nombre de faux dans le catalogue raisonné qu’il avait établi pour Schiele. De son côté, Jane Kallir a déclaré à la presse autrichienne qu’elle ne s’expliquait pas pourquoi le gouvernement autrichien envisageait d’acquérir la collection de Rudoph Leopold, qui comprend aussi les œuvres de Kokoschka et Klimt, pour une somme de 2,6 milliards de schillings (environ 1,5 milliards de francs) sans en avoir demandé l’évaluation à des experts indépendants. Le catalogue raisonné qu’a dressé Jane Kallir, en collaboration avec Wolfgang Fischer, a été publié en 1990 dans cinq pays, mais ils n’ont disposé pour ce faire ni de photographies, ni d’informations de la part de Rudoph Leopold. Ce dernier a confié au Art Newspaper : "70% des plus beaux Schiele se trouvent dans ma collection; c’est moi qui possède les meilleurs paysages urbains, portraits, cardinaux et les meilleures nonnes."