Célèbre pour ses sculptures en métal, en acier ou en plomb, l’artiste américain Richard Serra, l’un des chefs de file de l’art minimal, l’est moins pour ses dessins.
Ils occupent pourtant une place cruciale dans l’ensemble de son œuvre et leur monumentalité plastique, sinon leur densité, équivaut bien celle de ses sculptures. Pour l’artiste, le dessin est indissociable de sa pratique dans la recherche de nouveaux concepts comme de nouvelles méthodes créatives. Il le considère comme un moyen d’exploration de la perception et de relations formelles entre l’œuvre et le spectateur, suivant en cela les investigations phénoménologiques propres au minimalisme.
Au fil des quarante ans de sa carrière, Richard Serra dessinateur n’a eu de cesse d’en appeler à tous les matériaux – encre, fusain, crayon gras, mélange de pigments, d’huile et de cire… – pour élaborer un vocabulaire de formes géométriques élémentaires. Leurs surfaces noires, souvent très imposantes, s’offrent à voir en état de résistance tant elles procèdent d’une interrogation sur les notions de poids, de texture et de gravité. Du mur au papier, le même sentiment d’écran mental saisit le regardeur qui s’y confronte, convié qu’il est à une véritable épreuve physique. Comme il en est de ses sculptures, les dessins de Serra sont des espaces à expérimenter, des mondes à vivre, en quête de la reconstitution du processus mis en œuvre par l’artiste et dans cette finalité de toujours appréhender l’œuvre comme un objet réifié. Dans la plénitude de la matière.
« Richard Serra dessin : une rétrospective »
The Metropolitan Museum, The Tisch Galleries, 1000 Fifth Avenue, New York (États-Unis), www.metmuseum.org, jusqu’au 28 août 2011.
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Que sera, Serra
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°636 du 1 juin 2011, avec le titre suivant : Que sera, Serra