Depuis 2014, le Musée Paul Valéry rassemble sous forme de biennale les œuvres de quatre artistes dans les espaces dédiés aux expositions temporaires.
La particularité de l’événement et, il faut bien le dire, son caractère déroutant tiennent à leur juxtaposition un peu arbitraire : entre les créateurs choisis, ni thématique, ni formes communes, ni même un ancrage local qui justifierait leur association. Pour l’édition 2022 de « 4 à 4 », l’institution sétoise assume une parité absolue, puisqu’elle confronte deux femmes et deux hommes. Les premières se nomment Nissrine Seffar et Zhang Hong Mei et viennent respectivement du Maroc et de Chine. Les seconds, plus âgés, s’appellent Alain Campos et Aroldo Governatori, l’un vit à Sète, l’autre en Italie. Est-ce l’effet de toute confrontation que de faire naître des rapprochements imprévus ? Toujours est-il qu’on finit par trouver à ces quatre artistes quelques points communs. Ils manifestent d’abord une même inclinaison pour la peinture, qui se mêle chez Nissrine Seffar et Zhang Hong Mei à une approche du volume et une tentation de l’installation. On décèle aussi dans leurs œuvres l’empreinte des confinements dus à l’irruption de la Covid-19. Quand Nissrine Seffar sonde les camps d’enfermement et les zones de conflit, Zhang Hong Mei figure des lieux urbains livrés aux flux, vides de toute présence humaine. Chez Alain Campos, cet impact est même un peu trop explicite : entre les premières œuvres exposées, qui datent de 2019, et les toutes dernières, s’opère un glissement visible de la citation des « classiques » vers une évocation très symboliste du numérique. Seul Governatori semble loin de tout cela, même si ses toiles peintes au cinabre évoqueront à certains le caractère cauchemardesque de la situation.
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Quatre artistes tous terrains
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Quatre artistes tous terrains