Pour cette exposition à la Topographie de l’art, l’artiste et curatrice Catherine Rebois a choisi de mettre à l’honneur la photographie en sélectionnant une dizaine d’artistes engagés dans la déconstruction de l’image comme vecteur d’illusion.
« Ne vous fiez pas aux apparences », telle pourrait être la devise de cet accrochage réussi par la variété et la qualité des œuvres présentées. Sans jamais se cantonner à un seul genre, Catherine Rebois réunit des artistes très différents mais à la démarche similaire : celle de déconstruire notre rapport au réel photographié. Tantôt ironiques, poétiques, conceptuelles ou engagées, les œuvres jouent sur les attentes pour mieux les décevoir afin de mettre à nu les mécanismes de la photographie. Joan Fontcuberta, avec sa série Googlegrama sur les réfugiés ou sur les sans-abri, présente des photographies composées de milliers d’images récoltées sur Internet pour dénoncer les clichés des mentalités et pointer les inégalités de nos sociétés. Dans une approche plus formelle, les œuvres de Christiane Feser jouent sur les contrastes de l’ombre et de la lumière pour créer ce qu’elle nomme des « photos-objets » en trois dimensions. Laurent Millet et ses œuvres poétiques autour de ses Cabanes, fragiles édifices qu’il construit lui-même, mettent en lumière la densité du grain et la richesse des textures spécifiques aux tirages argentiques. Dans une autre approche, Isabelle Le Minh rend hommage aux figures majeures de la photographie comme Bernd et Hilla Becher et Hiroshi Sugimoto en jouant sur un travail d’illusion d’échelle tandis qu’Éric Rondepierre et Alain Fleischer altèrent et fragmentent l’image pour mieux brouiller nos perceptions.
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Quand la photographie trompe l’œil
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Abonnez-vous dès 1 €Topographie de l’art, 15, rue de Thorigny, Paris-3e, www.topographiedelart.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Quand la photographie trompe l’œil