Fantasmé, détesté, chassé ou simplement redouté par les hommes, le loup occupe une place particulière dans l’imaginaire collectif occidental.
Grâce à son fonds considérable d’imagerie populaire du XIXe siècle, le musée met en lumière les représentations autour de la figure du loup. L’objectif n’est pas de prendre position, mais de dévoiler les différentes facettes de cet animal emblématique et d’interroger son rapport aux hommes. L’essor, dès 1850, des « historiettes » pour enfants et de l’iconographie religieuse moralisatrice sont les principaux véhicules des mythes. Le loup est étudié soit à travers des thématiques qui font office de lieux communs (les attaques, la meute), soit en opposition avec d’autres animaux (le chien, l’agneau). La forêt, monde angoissant assimilé au loup, est notamment recréée dans la première salle grâce à une mise en scène réussie (loups naturalisés et fond sonore). Les Fables d’Ésope et de La Fontaine, les contes de Perrault et Prokofiev, les traités zoologiques de Buffon et les unes du Petit Journal illustré témoignent d’une fascination populaire et médiatique pour le loup, quelle que soit l’image véhiculée. Deux artistes contemporains, Marjolaine Leray et Mircea Cantor, apportent un autre regard sur ces représentations. Tandis que la dessinatrice parodie le Petit Chaperon rouge, le vidéaste met à mal les rôles présupposés du loup et de la biche, en confrontant ces animaux dans un white cube.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°730 du 1 janvier 2020, avec le titre suivant : Promenons-nous au musée pendant que le loup est là…