Programmation : une belle auberge espagnole

Depuis mi-novembre, Jean-Michel Ribes y répète sa prochaine mise en scène, tandis que Starck y guide un groupe de jeunes étudiants en design venus d’outre-Manche. En décembre, on attend le chorégraphe Xavier Leroy pour une collaboration avec le compositeur Helmut Lachenmann, et le musicien Tricky importe sa mélancolie tellurique le temps d’une courte résidence qui devrait consoler les nombreux recalés du concert inaugural.

Interaction avec le public
Pas de fonds, pas véritablement de collection, le Centquatre s’autorise malgré tout la programmation de spectacles, performances, événements et la jouissance de quelques-unes des productions qu’il accompagne. C’est le cas de la jolie découverte Berger&Berger, tandem fraternel en résidence jusqu’à la fin décembre, qui devrait régulièrement créer quelques fines ruptures dans la circulation des lieux. Cyrille, l’architecte, et Laurent, le plasticien, projettent de bâtir une série de pavillons d’un genre hybride, entre scénarios, signes plastiques, architecture déprogrammée et contre-projets au fonctionnement même du vaisseau.
Ainsi le premier module installé dans la Traversée, Dr Jeckyll & Mr Mouse, hisse-t-il en cercles concentriques un sculptural alignement de néons verticaux. Les tubes éclairent violemment, mais sont exclusivement orientés en direction de l’extérieur. Plus on s’enfonce dans le pavillon, plus la lumière s’éloigne et plus le spectateur se voit comme sous-exposé, avant de disparaître, aspiré par un trou noir au centre du module. Là ou le Centquatre met en scène et en œuvre l’interaction avec le public, les frères Berger, eux, commencent par l’effacer.