MONS / BELGIQUE
« Ici, tout est possible », quel beau titre d’exposition ! Si, pour les artistes, tout n’était pas possible, à quoi servirait l’art ? Une vraie nécessité de créer en dense et vraie liberté a conduit Niki de Saint Phalle (1930-2002) à faire émerger des formes et des présences parfois terriblement iconoclastes comme des hurlements de vie.
Devenue artiste par besoin vital, au plus intime de son être irrémédiablement blessée – durant l’été 1942, elle fut abusée à plusieurs reprises par son père –, elle commence à peindre dès le début des années 1950 tout en entamant avec succès une carrière de mannequin. En 1960, elle prend la décision de se consacrer exclusivement à son art. Cette exposition, qui marque le coup d’envoi de la première biennale « Mons, Capitale culturelle », est précieuse car elle permet d’échapper aux clichés faciles sur Niki de Saint Phalle, dont l’œuvre est loin de se réduire aux emblématiques Nanas. On y découvre un parcours bouleversant d’énergies parfois sidérantes. Ses toutes premières peintures apparaissent déjà comme de petits concentrés de présence brute, puis surviennent des « assemblages » d’objets principalement associés à la violence – objets tranchants et armes à feu – immédiatement suivis de ses « tirs ». Niki de Saint Phalle incorpore des poches remplies de peinture et de nourriture dans des couches de plâtre sur la toile, avant de tirer dessus à la carabine pour faire « saigner » la peinture. La suite du parcours s’achemine progressivement vers des œuvres de plus en plus sereines, notamment de nombreux documents et maquettes sur ses réalisations monumentales en plein air, « car elle était de plus en plus apaisée », commente avec un sourire sa petite-fille, Bloum Cardenas.
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Présences provocantes de Niki de Saint Phalle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°717 du 1 novembre 2018, avec le titre suivant : Présences provocantes de Niki de Saint Phalle