Hors des attraits d’une belle plage fluviale, il y a au moins deux bonnes raisons de se rendre cet été à L’Isle-Adam : rire face aux réjouissantes gravures et aux désopilants dessins de Daumier, Gavarni et Rops, et s’émerveiller de la qualité du trait et des noirs des lithographies et dessins de ces trois maîtres de la caricature sociale du XIXe siècle.
Honoré Daumier (1808-1879), marseillais de naissance, gagne Paris avec sa famille en 1816 et réalise ses premières lithographies à 20 ans pour le journal La Silhouette. 1832 marque le début d’une longue collaboration avec un important journal satirique, Le Charivari, où sévit également Paul Gavarni (1804-1866). Cette même année 1832, Daumier est condamné à six mois d’emprisonnement pour avoir publié une lithographie représentant Louis-Philippe en Gargantua. La censure s’amplifiant, les deux dessinateurs délaissent la satire politique pour mettre leur causticité au service de la caricature de mœurs. Tandis que Daumier offre un inventaire truculent des nouvelles postures sociales, du spéculateur à l’avocat, des bourgeois aux gens du peuple, Gavarni devient quant à lui célèbre grâce à ses Lorettes, des femmes légères du quartier Notre-Dame de Lorette. Le troisième homme de l’exposition, Félicien Rops (1833-1898), né à Namur, est une figure emblématique des avant-gardes belges de la seconde moitié du XIXe. Il fonde en 1856 son propre hebdomadaire, L’Uylenspiegel, journal des ébats artistiques et littéraires, puis, à partir de 1858, se consacre à l’illustration de nombreux livres, parmi lesquels Les Épaves, un recueil rassemblant les poèmes censurés de Charles Baudelaire.
Musée d’art et d’histoire Louis Senlecq, 31 Grande-Rue, L’Isle-Adam (95), musee.ville-isle-adam.fr, jusqu’au 18 septembre 2011.
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Pour rire !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°637 du 1 juillet 2011, avec le titre suivant : Pour rire !