Si, au début du XXe siècle, les constructivistes – Alexandre Rodtchenko, Naum Gabo et Anton Pevsner en tête – ont été les premiers à introduire le mouvement dans l’art, Denise René, qui vient de nous quitter, est la galeriste qui en a été le plus grand défenseur et le meilleur promoteur.
Originaire de la province du Hainaut, en Belgique, Pol Bury (1922-2005) a tout d’abord adhéré à la tradition surréaliste nationale puis à l’aventure du groupe CoBrA avant que de dévier vers l’abstraction. Au début des années 1950, la découverte qu’il fit de l’art de Calder devait l’entraîner à développer une œuvre essentiellement fondée sur le mouvement pour s’imposer comme l’une des figures majeures sur ce terrain.
Privilégiant des matériaux comme le bois, le liège, l’acier poli ou le cuivre, il a conçu des œuvres d’une grande simplicité formelle dont le mouvement était pour lui « symbole de précision et de calme d’une méditation en action ». À l’instar de Tinguely, il appréhendait volontiers l’art comme un jeu mais, à son inverse, fasciné qu’il était par ce qu’il nommait « ces humbles mouvements de l’immobilité », il animait ses sculptures d’un mécanisme subtil et discret qui les impulsait d’une dynamique souvent imperceptible. Parce qu’il se méfiait des risques d’une technique trop prégnante, Pol Bury aimait concevoir des pièces à dimension humaine invitant le spectateur à s’en approcher au plus près pour en percevoir toute la poésie. Du moins est-ce dans cet esprit-là que Jean-Louis Prat, ancien directeur de la Fondation Maeght, a conçu l’exposition d’Eymoutiers.
Espace Paul Rebeyrolle, route de Nedde, Eymoutiers (87), www.espace-rebeyrolle.com
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Pol Bury le mouvement
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°650 du 1 octobre 2012, avec le titre suivant : Pol Bury le mouvement