Pino Pascali est le héros de l’Italie artistique des années 60 qui meurt à 35 ans sur sa moto. Son œuvre, élaborée dans la Rome inventive de ces années-là, est très riche. A mi-chemin entre le Pop Art et l’Arte povera, elle reste singulière, tout comme son personnage à la stature inégalée. Pascali a toujours aimé l’Afrique, les animaux et la nature. « Ce qui me frappe plus que tout, ce sont les sculptures des Noirs. Leurs œuvres ont une telle évidence, une force telle qu’elles me saisissent, me possèdent », disait-il à Carla Lonzi en 1967. Il est donc fort judicieux que Liliane et Michel Durand-Dessert, collectionneurs à la fois d’Arte povera et d’art africain les réunissent dans leur galerie. Cette exposition met en regard 80 photographies sur papier tirées du film Africa que Pascali avait réalisé en 1964 pour la RAI télévision italienne représentant animaux, danseurs, masques de danse, guerriers, signes rupestres... qu’il retravaillait à la peinture blanche ou marron, avec un ensemble rarissime de monolithes Atal et d’emblèmes du peuple Ejagham du Nigeria et du Cameroun. Ces panneaux que l’on disposait dans les cases d’initiation au culte du léopard, griffés de traces d’animaux ou de feuilles rappellent l’attrait de Pascali pour tout ce qui touche à la poésie des grands mythes fondateurs. La célèbre grande queue de dauphin noire est aussi présente, accrochée au mur comme nombre des « animaux » de Pascali (les reptiles, le dinosaure qui émerge, la décapitation de la girafe, le rhinocéros, la baleine) et autres « trophées » des années 66, ces « fausses sculptures », comme il les appelait car elles ont l’intérieur vide.
- PARIS, galerie Durand-Dessert, 28, rue de Lappe, tél. 01 48 06 92 23, 14 avril-23 Juin.
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Pino Pascali, un air d’Afrique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Pino Pascali, un air d’Afrique