À ses débuts, pour améliorer l’ordinaire, Picasso, qui signe encore Ruiz du nom de son père, se voit dans l’obligation de proposer ses talents de dessinateur à des journaux et des revues, aussi divers que Arte Joven, Frou Frou, Le Journal pour tous, La Tribune ou El Liberal. Avec le succès, ses contributions vont se réduire, jusqu’à son adhésion fracassante au Parti communiste à l’automne 1944, qui marque un tournant illustré par le célèbre épisode du scandale provoqué lors de la parution, en première page, de son portrait de Staline dans Les Lettres françaises en 1953. Mais le plus étonnant, et c’est la grande découverte de cette exposition, reste que ses interventions dans la presse communiste ne sont pas uniquement réservées à des événements tragiques, liés à l’actualité, mais également au plaisir évident qu’il ressent lors des manifestations simples et heureuses de l’existence : le carnaval, une femme et son enfant, une colombe... Tout un registre autour de la paix qu’il poursuit de 1951 à 1967 dans le journal niçois Le Patriote, grâce à l’amitié complice qu’il entretient avec Georges Tabaraud, son rédacteur en chef. Amitié que nous retrace la longue interview que celui-ci publie dans le catalogue, où l’on peut deviner, au détour des anecdotes, un Picasso très attentif à sa liberté de créateur, mais soucieux avant tout de ne jamais se laisser enfermer dans les querelles du présent, pour voir dans le Parti, bien au-delà de ses défauts, le seul instrument susceptible de mener à bien la Révolution.
ANTIBES, Musée Picasso, Château Grimaldi, jusqu’au 19 mars.
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Picasso à la une
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Picasso à la une