Devant le succès remporté lors de sa première édition, les organisateurs du festival PhotoEspana proposent cette année un programme encore plus ambitieux. L’ensemble des expositions est placé sous le signe « photographie et société ».
À l’exception notoire du continent asiatique, toute la planète y est représentée. Le public parisien a pu admirer quelques-uns de ces parcours, notamment ceux des Maliens Seydou Keita et Malick Sidibé, remarquables artisans évoluant selon une technique originale en marge de toute démarche répertoriée, de toute référence historique ou culturelle liée au médium. En vis à vis, l’œuvre de Peter Beard au Kenya peut paraître lourdement chargée de signes, malgré son évident pouvoir de séduction. PhotoEspana aborde ainsi en parallèle deux domaines plutôt éloignés l’un de l’autre – quand ils ne sont pas franchement adversaires : le pictorialisme et le réalisme social. Sous la banière du premier, l’on retrouvera José Ortiz Echaguë, ses magnifiques ensembles paysagistes et ses portraits « doloristes » à la Zurbaran. Luis Gonzalez Palma n’hésite pas non plus à recourir à la forme picturale, pour mêler les univers antagonistes des chrétiens conquérants et des traditions mayas. Sans doute moins grandiloquent, Edward Steichen a réservé le traitement pictorialiste à la sphère de l’intime, portraits, jardins, et nus. L’autre versant du programme – le réalisme social – permet de revoir l’œuvre de Weegee, augmentée de quelques inédits, et de découvrir un certain nombre de photographes espagnols tels que Ramon Matsas, Matias Costa et Virxilio Vieitez, connus pour leurs travaux documentaires conçus dans un esprit novateur, rompant avec les arcanes du genre.
MADRID, différents lieux jusqu’au 19 juillet.
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PhotoEspana, an 2
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : PhotoEspana, an 2