Thèse, antithèse, prothèse : on pourrait ainsi caractériser en trois mots l’art singulier de Philippe Ramette. La thèse porterait sur l’absurdité du monde, l’antithèse viserait à vouloir y trouver malgré tout une raison d’être et la prothèse renverrait à l’existence d’une œuvre faite de tout un appareillage complexe et curieux. Miroir à ciel, Objet à se voir regarder, Espace à coup de foudre, Balcon renversant, depuis une dizaine d’années Philippe Ramette conçoit et réalise des pièces en bois vernis et en métal, qui se présentent comme autant d’appareils et de dispositifs à expérimenter. Ces sortes de sculptures-objets, visant à modifier la perception que l’on peut avoir du monde tout en restant en relation directe avec le corps qui les manipule, agissent comme de véritables prothèses. Invité de la Verrière, à Bruxelles, Philippe Ramette y développe une nouvelle formulation de sa série Eloge de la paresse, en matérialisant à sa manière le fameux « effet papillon ». Se substituant au battement des ailes de l’insecte provoquant un inéluctable cataclysme, une porte qui claque devient chez lui le moteur d’une réflexion. De même, le fait de s’asseoir incite-t-il le visiteur à se remettre en marche. Volontiers interactives, les œuvres de Ramette placent le spectateur dans des situations qui sont toujours paradoxales et qui en font tout à la fois le regardeur et le regardé.
- BRUXELLES, La Verrière, 50, bd de Waterloo, tél. 2 511 20 62, 19 avril-23 juin.
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Philippe Ramette, le corps à l’épreuve
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Philippe Ramette, le corps à l’épreuve