Envisager aujourd’hui une exposition autour du cubisme s’avère à la fois onéreux et risqué, car les œuvres des fondateurs Braque et Picasso sont jalousement conservées dans les musées et une poignée de collections privées. Pour contourner des sentiers à la fois ardus et rebattus, la galerie Anisabelle Bérès a choisi de plonger dans les coulisses de ce mouvement. Elle s’appuie du coup sur les suiveurs, mais aussi sur les courants périphériques comme l’orphisme, le rayonnisme ou le futurisme. D’où le titre de l’exposition organisée jusqu’au 31 janvier 2007, « Au temps des cubistes ».
Cet accrochage de deux cent cinquante œuvres couvre une soixantaine d’artistes, dont plusieurs beaux joyaux d’Henri Laurens, Albert Gleizes, Jean Metzinger et Jacques Lipchitz. Les pères tutélaires du cubisme sont bien sûr de la mêlée, mais l’intérêt de l’exercice repose sur la redécouverte d’une nébuleuse d’artistes méconnus comme Alice Halicka. Épouse de Louis Marcoussis, celle-ci profita de l’absence du peintre lors de la première guerre mondiale pour s’adonner au cubisme. Le retour de son mari l’arrache à cette voie au profit de la figuration.
L’accent se porte aussi sur Serge Férat, à l’affiche avec une quinzaine d’œuvres. Issu d’une noblesse russe fortunée, il fut l’un des premiers clients des cubistes, et aussi l’un des praticiens les plus orthodoxes, converti dès 1910 par Picasso. Mais, à l’inverse de son mentor, il mourut en 1958, pauvre et quasi oublié…
« Au temps des cubistes », galerie Anisabelle Berès, 25, quai Voltaire, Paris VIIe, tél. 01 42 61 27 91, du 26 octobre 2006 au 31 janvier 2007.
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Petits cubistes deviendront grands
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°584 du 1 octobre 2006, avec le titre suivant : Petits cubistes deviendront grands