Né en Suisse en 1937, Peter Stämpfli a fait, depuis 1969, le choix de ne dessiner, peindre et sculpter que des pneus et des empreintes de pneus.
Les six très grandes toiles à l’huile, toutes datées de 1995 sauf une de 1987, les deux grands fusains de 1994 et la mine de plomb sur papier de 1973 exposés dans une vaste salle du Moulin de Villeneuve apportent une très convaincante démonstration de la dextérité et de l’efficacité de cet artiste tout autant graphiste que coloriste. Stämpfli concentre toute son observation sur la réalité tangible du pneu, sur sa forme, son empreinte, sa structure et sa texture. Et la surprise est là : ses gros plans sur une infime partie de la matière sculptée du caoutchouc lui ouvrent des pistes surprenantes et vraiment variées.
L’intelligence de l’accrochage est de présenter une œuvre, une seule, dont le sujet est immédiatement identifiable : un grand dessin au crayon à papier représente un pneu immédiatement reconnaissable. Et toutes les autres œuvres, des juxtapositions de formes absolument régulières et géométriques, abstraites au premier regard, peuvent alors apparaître peu à peu pour ce qu’elles sont : des agrandissements de toutes petites surfaces de pneus, des empreintes surdimensionnées. Cette rigueur obsessionnelle et cependant riche en innovations laisse rêveur. Classé quand il était jeune dans l’univers des artistes pop, Stämpfli occupe aujourd’hui une place bien singulière : poète du pneumatique, janséniste pictural ? Les deux, bien sûr…
« Peter Stämpfli », Maison Elsa Triolet-Aragon,jusqu’au 1er décembre 2013, Moulin de Villeneuve, rue de Villeneuve, Saint-Arnoult-en-Yvelines (78), www.maison-triolet-aragon.com
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Peter Stämpfli, poète du pneu
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : Peter Stämpfli, poète du pneu