Peintre suédois d’origine norvégienne, Peter Dahl (né en 1934) expose pour la première fois l’ensemble de son œuvre pamphlétaire et insolite, qualifiée assez pertinemment « d’art narratif relevant de la fable contemporaine ». Dans une manière proche parfois de celle de Per Krohg, Edvard Munch ou Francis Bacon, entre figuration stylisée et expressionnisme, Dahl s’attache dès la fin des années 60 à illustrer les mœurs réelles ou fantasmées de la bourgeoisie. Son tableau intitulé
La Percée du libéralisme dans la société (1970), inspiré d’un dessin de Munch (Veille de Noël au bordel, 1902-1910) et montrant un homme exhibant son sexe devant la princesse Sibylla qui soulève sa robe, provoqua un tel scandale que la police dut le lui confisquer. La série Rêves sur coin de canapé est plutôt une attaque acerbe dirigée contre l’endoctrinement des médias. Dahl dénoncera également les mythes fabriqués par la société de consommation dont le résultat accablant est la perte de la personnalité. Réalisé l’année suivante, Le Rêve de Kalle, suite de tableaux analysant la vie quotidienne du « Dupont suédois » devant son écran de télévision, condamne une existence passive où les sentiments sont sublimés en désirs. L’esprit critique de Dahl ne s’attaque pas au citoyen, mais plutôt à celui qui l’étouffe, à l’ensemble de la classe politique et à son conformisme.
La satire sociale laisse place dans les années 1980 et 1990 à un univers empreint d’un lyrisme romantique où le plaisir des sens est plus intime (Danse en bleu, 1982), tendance vers laquelle l’artiste semble irrémédiablement s’orienter.
STOCKHOLM, Musée Prins Eugens Waldemarsudde, jusqu’au 24 mai, puis KALMAR, Musée des Beaux-Arts, 12 juin-22 août.
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Peter Dahl, regards sur le passé et l’avenir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Peter Dahl, regards sur le passé et l’avenir