La sacristie du collège des Bernardins accueille pour la première fois un peintre sous ses majestueuses ogives.
S’appuyant sur l’art du polyptyque, dans un contexte architectural fort, Bruno Perramant relève le défi et réalise une subtile installation prenant en compte la verticalité élancée du lieu. C’est ainsi qu’il mêle des toiles anciennes et récentes afin de créer un réseau en jouant sur les différences de format, les interstices plus ou moins prononcés, et même les superpositions de toiles : il favorise ainsi un éclatement fragmenté de la narration et de nombreux jeux d’écho. La peinture est alors question de profondeur, de durée, de multiplicité d’interprétations, et non pas de surface.
Le thème central est celui de l’aveuglement : que l’on refuse la vision à certains personnages en leur recouvrant le visage, que l’on cherche son chemin dans une nuit obscure et épaisse ou que l’on porte un masque, c’est l’éternelle question des apparences trompeuses qui est mise en scène. C’est aussi le moyen pour l’artiste de travailler le drapé et d’affirmer ses racines de peintre inscrit dans une histoire de l’art : le tissu retombe sur les êtres ou apparaît dans toute sa simplicité à travers le motif d’un drap aux replis hasardeux.
Quoi ?, telle est la question que nous pose l’une des toiles, évidemment sans réponse et fondement de toute activité humaine. Bruno Perramant est un peintre-philosophe – la chouette de Minerve n’est jamais bien loin –, mais sa peinture est, selon ses mots, « une attaque directe et physique à l’ensemble de l’être ».
Collège des Bernadins, 24, rue de Poissy, Paris-5e, www.collegedesbernardins.fr
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Perramant - Peintre-philosophe
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : Perramant - Peintre-philosophe