C’est l’intention qui lie les œuvres choisies par Caroline Cournède, celle de se placer à rebours de l’injonction à la performance et la productivité qui régit nos sociétés contemporaines.
Comme autant d’options alternatives, elles offrent « des points de convergence de lutte, des lieux de partage et de rêves où repenser ensemble l’espace du collectif et la notion de performance pour (re)construire une politique d’interdépendances et d’attention aux différentes entités humaines et non humaines ». Ainsi, communauté et résistance pourraient être les maîtres-mots de cette exposition qui présente des œuvres extrêmement diverses. En effet, Jürgen Nefzger présente une magnifique série photographique réalisée en 2017 dans le bois Lejuc, à Bure, où des militants s’étaient installés pour protester contre la mise en place d’un cimetière de déchets radioactifs. Si le portrait qu’il dresse de ce « laboratoire alternatif mêlant à la fois résistance et utopie » est émouvant et porteur d’espoir, le texte de l’exposition nous rappelle à la réalité : quelques mois plus tard, le bois a été évacué par le gouvernement. Un peu plus loin, Cucu and her Fishes, tourné en plein confinement par le collectif de recherche international Ensayos, nous invite à repenser la place de l’être humain dans un écosystème dont il n’est pas le maître. La visite se conclut à l’étage, dans une salle sombre, avec la projection de The People, un film hypnotique réalisé par Mimosa Echard en 2016. L’artiste, qui a grandi dans une communauté hippie des Cévennes, a superposé quatre bandes vidéo issues de captation de la vie quotidienne dans ce village isolé, conférant une dimension visuelle expérimentale aux images documentaires. Elle a collaboré pour ce film avec le musicien Raphaël Henard, qui a composé une bande-son à la sonorité étouffée, comme les échos d’une rave party qui se déroulerait au loin. Une fois installé sur l’un des poufs mis à disposition dans la salle, difficile de s’extraire de ce film de près de deux heures, qui nous immerge dans une autre réalité, fascinante.
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Penser des stratégies de co-existence
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : Penser des stratégies de co-existence