Rebut - Si vous vous rendez à l’exposition « Dans la Seine » pour admirer des trésors venus du passé, vous risquez d’être déçu.
La Seine n’est pas le Rhône, où chaque sortie fluviale des archéologues aux alentours d’Arles se transforme en une pêche miraculeuse. Elle livre des traces ténues et modestes du passé, témoigne de pratiques dévotionnelles populaires et d’industries disparues. Le parcours prend tout à fait le contre-pied d’une exposition « trésors », en proposant aux visiteurs de s’intéresser à ces vestiges souvent modestes (silex, enseignes de pèlerinage, lames rouillées), mais aussi aux différentes disciplines de l’archéologie qui permettent de les faire parler. Une scénographie sobre et mobile, de bois apparent et de toiles tendues, appuie ce parti pris d’exposition scientifique plus qu’artistique, dans laquelle le visiteur remonte le temps en faisant le tour de la crypte. L’histoire archéologique de la Seine permet de confronter des pionniers du passé avec les techniques de pointe d’aujourd’hui. Pour la période préhistorique, sont confrontés les premières classifications de silex proposées par Jules Reboux au travail des archéologues fouillant le site de Clichy (Hauts-de-Seine) en 2020, et dont l’analyse permet de rattacher précisément des éclats de taille à un silex fini. Proposant des focus sur des disciplines spécifiques de l’archéologie, et valorisant des découvertes majeures mais pas clinquantes, comme les nasses de pêche antique retrouvées à Pont-sur-Seine (Aube), l’exposition laisse aussi une part de rêve. Les petites figurines de plomb retrouvées dans le fleuve – et prisés des surréalistes – ne sont certes pas le buste de César découvert dans le Rhône, mais elles valent bien un détour dans la crypte archéologique.
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Pêche aux objets
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°774 du 1 avril 2024, avec le titre suivant : Pêche aux objets