Paysages intérieurs

L’institution élargit cet été la réflexion sur le paysage avec une sélection resserrée de travaux de photographes, vidéastes ou peintres. Les photographies du Languedocien Georges Souche ouvrent le propos avec la vallée et le lac du Salagou, sa terre d’ancrage. L’empathie colle à la beauté des lieux et à leurs différents visages selon la lumière, le temps, la saison. Les peintures méditatives de Frédéric Benrath ou de Michaël Biberstein projettent dans d’autres sensations, explorent les éléments, leurs formes, leurs matières, frôlent l’abstraction, résonnent avec les points de vue géologiques de Dove Allouche ou de Joan Ayrton, le trouble jeu des perceptions, des confrontations. Dans ses photographies de fleuves, Elger Esser puise sa substance dans leur traitement à l’identique, réappropriation subtile de techniques photographiques anciennes et de codes picturaux du paysage des XVIIIe et XIXe siècles. D’autres approches plus politiques, dépouillées de pathos ou d’affect, se déploient, dont celles de Thibaut Cuisset, de Beatrix Von Conta, de Jean-Louis Garnell et de Sophie Ristelhueber, quatre auteurs de la mission Datar sur les transformations du territoire français à l’aune des années 1980. La diversité des approches s’articule au mieux. Quant au choix d’Alexandre Hollan, pour conclure, il ramène à un artiste qui a trouvé en ses terres languedociennes le cadre de ces investigations mais surtout à la poétique de l’œuvre, indissociable de son attachement à l’arbre, à ses motifs isolés, afin d’en capter l’intériorité.