Parrainages artistiques

La fondation Cartier pour l’art contemporain a fêté ses 20 ans l’an passé – vingt ans : l’âge de toutes les envies, de toutes les attentes et de tous les rêves ! Alternant expositions monographiques et thématiques, grandes ouvertes à toutes les disciplines, constituant une collection très importante, elle a notamment accompagné une génération de jeunes artistes rencontrés au tout début de leur carrière et qui ont fait leurs preuves depuis. Sans céder à une certaine mode du jeunisme, l’exposition « J’en rêve » est une façon de porter son attention à la jeune création artistique fraîchement sortie de l’école. Mais plutôt que d’opérer elle-même une sélection, elle a eu l’idée de demander à certains artistes jadis soutenus de parrainer une quarantaine de talents de sorte que les liens qui les unissent trouvent à se développer dans le temps et dans la génération qui suit. Christian Boltanski, Jean-Michel Alberola, Takashi Murakami, Guillermo Kuitca, Nan Goldin, Chéri Samba, Hiroshi Sugimoto,
Gaspard Yurkievich, Rodolphe Burger ou Emmanuelle Huynh sont quelques-uns parmi ces aînés qui ont accepté de jouer le jeu. Coups de cœur, coups de pouce, il y va de leur part d’une véritable envie d’encourager leurs cadets, de leur mettre les pieds à l’étrier, de les propulser sur orbite en quelque sorte. Si l’intérêt d’une telle exposition repose sur le principe de la découverte – la plupart des jeunes exposants ont entre vingt et vingt-cinq ans et viennent d’horizons et de cultures très différents –, il est aussi dans ce qu’elle nous apprend des parrains eux-mêmes et de leur regard sur la jeune création. Une manière de prendre la mesure de leurs propres rêves et pour la fondation Cartier d’être au carrefour de tous les vents qui soufflent ici et là.