Avec sa monographie de Mona Hatoum, artiste britannique d’origine palestinienne née en 1952 à Beyrouth au Liban, le Centre Pompidou présente l’exposition la plus complète à ce jour de son œuvre pluridisciplinaire.
Regroupant une centaine d’œuvres allant de 1977 à 2015, variant les supports (performance, vidéo, photographie, installation, sculpture, dessin), cette manifestation, comme le souligne la commissaire Christine Van Assche, est « organisée non comme une rétrospective, mais comme une cartographie de l’œuvre ». Hatoum, plasticienne engagée travaillée par le déracinement et les zones de tension, propose un art à double tranchant : d’un côté, on est attiré par des œuvres en apparence familières, utilisant des éléments organiques et des objets domestiques, et, de l’autre, on se rend vite compte que les objets détournés, aux formes souvent agressives et les installations à grande échelle proposées créent un certain malaise. Jouant sur des oppositions marquées (extérieur/intérieur, attraction/répulsion, douleurs intimes/conscience collective…), Mona Hatoum frappe fort avec cette exposition à la fois politique et poétique qui interroge nos représentations habituelles. À l’aise aussi bien avec des installations spectaculaires, telle que la sublime carte en billes de verre qui surplombe Paris, qu’avec de petites pièces au charme magnétique, comme le keffieh brodé avec des cheveux humains, Mona Hatoum réussit pleinement son exposition, car, avec générosité et finesse, elle rappelle combien l’art peut être une arme de séduction massive pour rendre le monde actuel, en proie aux crises et aux conflits communautaires, plus supportable.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
À Paris, Mona Hatoum frappe fort
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris-4e, www.centrepompidou.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°682 du 1 septembre 2015, avec le titre suivant : À Paris, Mona Hatoum frappe fort