Lorsque l’on arrive dans une exposition d’Olivier Nottellet, il n’est pas rare d’avoir l’impression d’être coincé entre deux feuilles de papier. Des grands aplats d’encre de Chine couvrent les parois blanches de la Galerie de Noisy-le-Sec, émaillés par de rares ponctuations jaune fluo, de vraies feuilles cette fois-ci. L’ensemble, sans être abstrait, ne se donne pas avec évidence.
Il nous entraîne dans une mise en échec redoutable de la perspective centrée, comme clef de l’illusion pour l’art depuis la Renaissance. Aucune des trouées dessinées ne joue sur une illusion. Mais, elle assume la planéité du mur pour l’une, la profondeur de l’espace pour la seconde, ou une installation ménageant un tube le long duquel le regard se perd.
On s’arrête sur une vidéo délicate, Les Égouts du paradis, un travelling dans une page de papier roulée à peine marquée de motifs illisibles qui amorce un voyage quasi immobile. Redoutablement cinématographique. C’est une des particularités de l’art graphique d’Olivier Nottellet, son potentiel à vous embarquer sans une once de narration. Une expérience contradictoire et déroutante, mais durablement stimulante.
Olivier Nottellet, La Galerie, 1, rue Jean-Jaurès, Noisy-le-Sec (93), tél. 01 49 42 67 17, jusqu’au 25 novembre 2006.
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Olivier Nottellet sans illusion
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Olivier Nottellet sans illusion