En découvrant l’exposition Olivier Mosset au MRAC de Sérignan, force est de constater que le principe de radicalité qui avait en son temps réuni les membres du groupe BMPT – Buren, Mosset, Parmentier, Toroni –, dissout en 1967, est toujours présent dans l’œuvre de l’artiste : la vérité de la peinture ne peut être perçue qu’en l’absence de toute image.
Présent à l’événement, le peintre choisit de s’effacer derrière ses tableaux, renvoyant le visiteur au vide vertigineux de ses toiles au prétexte que « chacun apporte ce qu’il veut au sens d’une œuvre ».
Au rez-de-chaussée, il a eu l’idée de rassembler douze immenses monochromes, chacun de couleur différente, intitulés Failures (ratés), peintes par d’autres avec de la peinture de camion choisie par lui. Destinées à disparaître, elles furent finalement conservées et… signées. Elles dialoguent avec des cimaises blanches transformées en sculptures dont la plasticité joue un jeu explicite avec la peinture.
À l’étage, des panneaux composés d’immenses monochromes noirs sont accrochés en écho aux panneaux de monochromes blancs dont l’appui des uns aux autres crée le motif et dont l’ensemble produit une belle matérialité. Viennent ensuite les peintures murales à motifs diagonaux jaune et bleu, ou inversés gris et blanc, qui pour le moins contournent le monochrome, jouant à la fois sur le gigantisme de leurs dimensions et la multiplicité des panneaux colorés.
Plus loin, un mur argenté, clin d’œil à la Factory de Warhol, vient rappeler que l’œuvre de Mosset est étroitement liée à la peinture américaine. Il y a bien sûr le mythique cercle noir, parfaitement neutre sur fond blanc, réalisé pour la première fois en 1966 et reproduit deux cents fois jusqu’en 1974, histoire de tordre le cou aux notions d’unicité liées à l’œuvre d’art. Ce cercle, celui-ci ou un autre, l’a propulsé sur la scène internationale, non tant pour sa réalisation que pour sa répétition même. L’exposition se termine par un film témoignage daté de 1968 montrant la première exposition de Mosset en présence de Dalí et de César.
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Olivier Mosset la radicalité à l’état pur
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Abonnez-vous dès 1 €« Olivier Mosset », MRAC Languedoc-Roussillon, 146, avenue dela Plage, Sérignan (34), mrac.languedocroussillon.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°657 du 1 mai 2013, avec le titre suivant : Olivier Mosset la radicalité à l’état pur