« L’enjeu de mes expositions est de faire en sorte que le dessin s’anime, qu’il prenne une autre
dimension, une autre trajectoire avant d’épouser les murs », prévient Olivier Nottellet. Du carnet à l’espace. Du noir sur le blanc. De la feuille à l’objet. Les expositions de l’artiste ont affaire avec le récit, le cadre, l’échelle. Et une forme aléatoire d’adaptation. Soit un flux de dessins. Ni franchement abstraits, ni totalement figuratifs. Nottellet considère chaque exposition comme un moment méthodologique nécessaire, une manière de « trancher dans le travail ». Dans le flux.
Nouvelle situation à la galerie Martine et Thibault de la Châtre. Nouveau tri. Nouvelles adaptations. Les dessins sont sourdement réinvestis dans l’espace, occupent les murs, infiltrent, glissent, mettent en œuvre un jeu de circulation de formes, de masses, de temporalités débusquées quelque part entre le blanc du mur et le noir du dessin.
Au-delà du jeu formel positif-négatif engagé, les peintures murales tracent le plus souvent un récit, une situation fluide et flottante. Et s’il confie l’essentiel de ses trajectoires au noir, Nottellet ne
dédaigne pas pour autant les objets et le jeu de la représentation. Au printemps dernier, il montrait une potence mi-graphique, mi-objet sortant du mur, à laquelle pendait une feuille blanche, suicidée, ou tentant de le faire, luttant contre sa nature légère, suspendue et flottante plutôt que « pendouillante ». « Je suis dans la profusion, le bégaiement, c’est ma manière d’être clair, une forme d’intégrité qui me paraît beaucoup plus juste », conclut Nottellet.
« Olivier Nottellet. Black-out », galerie Martine et Thibault de la Châtre, 4, rue Saintonge, Paris IIIe, tél. 01 42 71 89 50, jusqu’au 6 mai 2006.
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Nottellet joue avec l’espace
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Nottellet joue avec l’espace