Puisant dans son fonds d’atelier qui compte des milliers de dessins en cours d’inventaire, cette exposition pionnière montre un premier pan de l’œuvre de cet artiste dont la cible de choix était les hommes politiques, l’arme favorite, le crayon et la pratique habituelle, la caricature.
En quelques écheveaux de traits nerveux et de hachures, ses dessins distillent humour et impertinence. Résultat, Noël Dorville (1874-1938) fait les « une » des journaux satiriques de son temps comme L’Assiette au beurre ou Charivari. Celles qui sont présentées au début du parcours prouvent que ses coups de patte sont des coups de griffe. La tête de Clemenceau changée en celle d’un tigre, Jaurès le révolutionnaire essayant une redingote de bourgeois signent son goût de la dérision. Briand et le petit père Combes en prennent aussi pour leur grade ! Chroniqueur engagé de la IIIe République, reporter pour L’Illustration, Dorville est un témoin oculaire dont la main relate sur le vif les événements et dénonce les impostures, que ce soit à l’Assemblée, au Maroc, à la guerre ou au prétoire. On passe vite devant les peintures et les pastels, trop en retrait de son ironie coutumière. En revanche, les affiches, les croquis, les albums présentés dans les deux dernières salles retiennent l’attention. Dans la lignée de Daumier, entre Caran d’Ache et Forain, Dorville, qui avait occupé une place éminente dans la presse critique de l’époque, sort d’un long oubli. Une juste reconnaissance qui n’en est qu’à son début.
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Noël Dorville, le chroniqueur critique
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts de Beaune, 6, boulevard Perpreuil, Beaune (21), www.beaune.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°682 du 1 septembre 2015, avec le titre suivant : Noël Dorville, le chroniqueur critique