La rétrospective Van Dyck organisée à Anvers en 1999 (L’Œil n°506) avait permis, dans une intelligente exposition annexe – intitulée « Après et d’après Van Dyck » et consacrée à la vision que le XIXe siècle avait eu des « maîtres d’autrefois » – la redécouverte du peintre Nicaise De Keyser (1813-1887). Romantique tardif, ce portraitiste, auteur de scènes de genre, s’épanouit réellement dans la peinture d’histoire. Influencé par Ingres et ses élèves, directeur de l’académie et du Musée d’Anvers en 1855, il s’attache à raconter la vie des peintres illustres qui font la gloire de ses collections. Exactement comme Paul Delaroche décorant, en 1841, l’amphithéâtre de l’École des Beaux-Arts de Paris, il compose pour le Musée des Beaux-Arts d’Anvers un panorama en costumes qui est à la fois L’École d’Athènes et la Dispute du Saint Sacrement de l’histoire de l’art. Sujet ambitieux, qui ne suffit pas à faire de Nicaise De Keyser le Raphaël de la Belgique, ni même son Delaroche. En 1872, la vaste peinture murale qui devait prouver le primat de l’École d’Anvers sur toutes les autres, fut achevée. Nicaise De Keyser, quelques années plus tard, en réalisa une autre version, un peu différente dans son programme, aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts de Nice. Malgré les films de Sacha Guitry ou le défilé du 14 juillet 1989 orchestré par Jean-Paul Goude, ces mises en scène ont du mal à toucher le public. L’exposition d’Anvers est l’occasion de reconsidérer une des pages les plus enluminées du siècle de l’historicisme.
ANVERS, Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 19 novembre.
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Nicaise De Keyser l’historiciste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Nicaise De Keyser l’historiciste