Art Contemporain - Pour Guy Tosatto, « la présence de la nature dans l’histoire de l’art occidental constitue une donnée décisive et éclairante pour qui veut comprendre le rapport qu’il a entretenu avec elle au fil des siècles ».
Le directeur du Musée de Grenoble est le commissaire, avec la conservatrice en chef Sophie Bernard, de l’exposition « De la nature », une carte blanche offerte à quatre artistes que le musée connaît bien pour les avoir déjà exposés : Philippe Cognée, Cristina Iglesias, Wolfgang Laib et Giuseppe Penone. Si leur rapprochement ne coule a priori pas de source, leurs travaux étant plastiquement bien différents, l’intérêt qu’ils portent à la nature sert toutefois de prétexte à cette rencontre inédite. Si l’exposition peut surprendre par son absence de prise de position, voire de propos – elle n’étudie pas, par exemple, le rapport des artistes contemporains à l’écologie ou à l’anthropocène, sujets dans l’air du temps –, elle apporte quatre points de vue distincts sur la relation de quatre plasticiens à la nature. Il revient à Philippe Cognée d’ouvrir le parcours, qui présente ses séries sur les paysages, les fleurs et les châteaux de sable. La peinture de Philippe Cognée n’est pas moralisatrice, pourtant, la présenter ici l’enrichit d’un message d’alerte : quand les épaisses broussailles nous empêchent de pénétrer plus au loin dans la nature, les châteaux de sable semblent nous rappeler notre fragilité face à la puissance des éléments. L’enchevêtrement des végétaux est tout aussi oppressif dans la nouvelle Chambre végétale que Cristina Iglesias a réalisée pour l’exposition. La forêt, Giuseppe Penone la connaît lui aussi, qui la pratique depuis les années 1960. À Grenoble, il présente notamment sa série des Verde del bosco, des empreintes d’écorces d’arbres réalisées par frottage de feuilles avec des pigments végétaux, une œuvre plus apaisée mais qui invite l’homme à se reconnecter à la nature. Le travail de Wolfgang Laib, délicates installations de riz ou de cire d’abeille, est davantage spirituel, bien que tout aussi poétique. C’est d’ailleurs cela que l’on retient des quatre artistes exposés à Grenoble : l’infinie poésie de la nature.
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Naturellement
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°761 du 1 janvier 2023, avec le titre suivant : Naturellement