« Dans l’histoire des Roumains, l’empereur Napoléon III est l’homme providentiel du XIXe siècle », écrit Traian Basescu, président de la Roumanie, dans le catalogue de l’exposition.
Au moment où la question des nationalités hante de nombreux peuples européens, au début du xixe siècle, Napoléon III, fervent défenseur du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, encourage les principautés roumaines à lutter pour leur indépendance.
Pour commémorer les cent cinquante ans de l’union de la Valachie et de la Moldavie, la Réunion des musées nationaux, le musée de Compiègne, le Musée national d’Art de Roumanie et l’Institut de France de Bucarest rendent hommage aux liens politiques, historiques et culturels qui unissent la France et la Roumanie. S’ouvrant sur deux impressionnants portraits en pied de Napoléon III et d’Eugénie peints en 1860 par Franz Xaver Winterhalter, l’exposition évoque dans un premier temps l’histoire de la Roumanie, sa création, la guerre de Crimée, l’indépendance, à travers des photographies, des gravures, des cartes, des récits de voyage et des tableaux.
Le traité de Paris du 30 mars 1856, qui marque une étape majeure sur la voie de l’indépendance nationale, est l’une des principales pièces historiques présentées. Autre pièce importante, le « Trésor de Pietroasa » (des objets en or datés du ve siècle découverts en Roumanie) est un clin d’œil à l’Exposition universelle de Paris de 1867 où l’objet fut mis à l’honneur.
En invitant les principautés roumaines à l’Exposition, Napoléon III accéléra la reconnaissance de la Roumanie sur la scène internationale. Indissociables de l’histoire du pays, les deux souverains partagent les honneurs de l’exposition. On découvre notamment l’ameublement de l’appartement de Compiègne où le prince Charles de Hohenzollern (Carol Ier) fut reçu en 1863, invité par l’empereur.
Dans la seconde partie de l’exposition, sont évoqués les liens artistiques qui unissent les deux pays. Les œuvres des artistes roumains Theodor Aman et de Nicolae Grigorescu, tous deux venus parfaire leur formation à Paris, reflètent l’influence de Monet, de Millet ou encore de Rousseau, tout en gardant une saveur moldave. Une jeune femme parmi les fleurs (Mademoiselle Millet), peint en 1870 par Grigorescu, reflète l’influence de l’école de Barbizon, mais reste très singulière par son traité symboliste et sa fraîcheur.
« Napoléon III et les principautés roumaines », musées et domaine nationaux du palais impérial de Compiègne, place du Général-de-Gaulle, Compiègne (60), www.musee-chateau-compiegne.fr, jusqu’au 29 juin 2009.
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Napoléon, Empereur providence en Roumanie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°612 du 1 avril 2009, avec le titre suivant : Napoléon, Empereur providence en Roumanie