En hébreu, « Nabis » signifie « prophètes ». « Ainsi nommés parce que l‘état d‘enthousiasme leur devait être naturel » expliquait Maurice Denis. Peut-être aussi parce qu‘ils annonçaient, par leur attitude à l‘égard des problèmes esthétiques de leur temps, les grandes orientations plastiques des courants novateurs du XXe siècle. C‘est en tout cas ce que tend à démontrer l‘exposition de Guy Cogeval intitulée « Le temps des Nabis » – la première sur ce mouvement en Amérique du Nord – qui rassemble deux cents œuvres de Bonnard, Vuillard, Sérusier, Lacombe, Roussel... Quinze années avant les débuts du fauvisme et du cubisme, ceux-ci éludaient le contenu narratif de leurs toiles, substituaient à l‘imitation illusionniste de l‘espace une superposition de plans constitués d‘aplats de couleurs pures, abandonnaient la notion traditionnelle de support pictural pour s‘exprimer librement par la tapisserie, la mosaïque, la céramique ou les décors de théâtre... Autant de caractéristiques à la source de la modernité.
MONTRÉAL, Musée des Beaux-Arts, jusqu‘au 22 novembre, cat. 140 p., 150 illustrations.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Nabis, réhabilitation d‘une avant-garde
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°500 du 1 octobre 1998, avec le titre suivant : Nabis, réhabilitation d‘une avant-garde