Aux « armes » correspondent « les soldats et les mercenaires » ; aux « objets de cueillette » et aux « portes », « les cabaniers » et « les hommes des bois » ; enfin aux « nefs », « les hérétiques » ou « les sectes ».
Mystérieuse dans l’énoncé de sa présentation, l’exposition de Daniel Dezeuze au musée Paul Valéry l’est moins quand on la découvre dans sa réalité tangible. Qu’y voit-on ? Toutes sortes d’assemblages faits d’éléments de récupération. Le monde des objets de Dezeuze renvoie aux collections d’un musée ethnographique imaginaire.
L’artiste voudrait-il perdre le regardeur dans cet énigmatique dédale d’objets composites qu’il ne s’y prendrait pas autrement. D’autant que tout un lot de dessins figurant tantôt « la vie amoureuse des plantes », tantôt des « insectes » ou des « forteresses », traverse toute l’exposition. En vérité, il existe au moins trois fils conducteurs essentiels. Il suffit donc de les tirer et d’en suivre le cheminement pour être au plus près de la pensée de l’artiste.
Le premier est son active participation au groupe Supports/surfaces dans les années 1970, époque de mise à plat des procédures et des matériaux contribuant à la réalisation de l’art. Le deuxième est l’intérêt de Dezeuze pour les « trois fonctions » – les pouvoirs politique et militaire, sacerdotal et productif – définies par Dumézil. Le troisième est cet irrésistible amour du dessin à laquelle l’œuvre de l’artiste est toute entière dévolue. Le dessin comme trait, comme dynamique, comme structure. Le dessin comme un autre langage dans cette capacité qu’il offre à l’artiste de « résumer », comme le dit Baudelaire, « l’idéal et le modèle ».
« Daniel Dezeuze. À portée de main », musée Paul Valéry, rue François-Desnoyer, Sète (34), tél. 04 67 46 20 98, jusqu’au 28 septembre 2008.
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Mystérieux Dezeuze
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°604 du 1 juillet 2008, avec le titre suivant : Mystérieux Dezeuze