Ils nous narguent, ces bronzes du Luristan exposés au musée Cernuschi, et ils risquent de nous narguer longtemps encore.
Leurs formes sont pourtant clairement lisibles. Ce sont, au ier millénaire av. J.-C., dans cette province de l’actuel Iran, de très nombreux mors, des objets destinés à la domestication du cheval qui prend à cette époque une très grande importance. Les mors sont flanqués de plaques verticales représentant des chevaux ou des fauves. À la même période, voici encore des idoles, aux admirables lignes sinueuses qui font surgir et se dresser des animaux affrontés, bouquetins ou félins. Certains chercheurs ont cru y discerner « le maître des animaux ». Mais à quelle mythologie les rattacher ? Dans quel but tous ces objets, les idoles en particulier, ont-ils été créés ? On l’ignore malgré près d’un siècle d’efforts. Le rébus n’est pas près d’être résolu.
Les premiers objets du Luristan sont apparus sur le marché de l’art européen vers 1930, et parmi eux un grand nombre de faux et pastiches. Les recherches archéologiques menées de 1960 à 1979 ont permis de préciser des détails, mais on ne sait toujours rien de la nature réelle des idoles. Etaient-elles des représentations de divinités, des symboles totémiques, des objets du culte des morts, des ornements de char ? Pour le savoir, il faudrait disposer d’un texte éclairant la mythologie de l’époque. Mais ces hommes ne disposaient pas d’une langue écrite et n’ont pas intéressé leurs voisins. Aucun texte ne vient donc au secours des archéologues, et les bronzes restent des énigmes.
« Bronzes du Luristan. Énigmes de l’Iran ancien », musée Cernuschi, 7, avenue Vélasquez, Paris VIIIe, tél. 01 53 96 21 50, jusqu’au 22 juin 2008.
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Mystérieux bronzes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°603 du 1 juin 2008, avec le titre suivant : Mystérieux bronzes