Pour apprendre à un soldat russe comment démonter un fusil d’infanterie, son supérieur lui fournit en 1891 un mouchoir de coton sur lequel il repère les diverses parties de son arme.
Cent ans plus tard, pour soigner un GI blessé pendant la guerre du Golfe, rien de mieux que le mouchoir-pansement triangulaire. Depuis Napoléon, dans leur havresac de manœuvre comme dans leur paquetage de combat, les militaires glissent ces morceaux d’étoffe sur lesquels les régiments font imprimer consignes, instructions, jeux et symboles. Autour de ces pièces de tissu s’organisent le quotidien du conscrit et ses récréations dans la vie civile. Objet ordinaire et indispensable du troupier envoyé au front, le mouchoir devient en temps de paix l’élément qui l’accompagne discrètement à la caserne. Le sapeur Camembert en avait toujours un dans sa poche ! Avec le temps, le carré de soie devient accessoire de luxe. Il se transforme en support visuel des anciennes traditions en reprenant les mythes, les emblèmes et les moments de gloire de l’armée.
Présentant de manière originale et inattendue soixante de ces prestigieux carrés, le parcours proposé par cette belle exposition rappelle la longue histoire du mouchoir et du foulard et les multiples fonctions qu’ils ont eues auprès des fantassins puis des élégantes. Des tableaux, des documents, des uniformes et même la casquette du « Père Bugeaud » mettent en valeur la simplicité et l’utilité comme la beauté de ces « chiffons militaires».
Musée de l’armée, Hôtel national des Invalides, Paris-7e, www.invalides.org
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Mouchoirs au carré
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Voir la fiche de l'exposition : Avec armes et bagages... dans un mouchoir de poche
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°652 du 1 décembre 2012, avec le titre suivant : Mouchoirs au carré