S’il y avait une institution qui se devait de célébrer Monet en cette dernière année du siècle (L’Œil n°504), c’était bien le musée de l’Orangerie. En effet, voilà cent ans commençait l’extraordinaire aventure des Nymphéas, peints de 1899 à 1927. Pierre Georgel, le conservateur de l’institution parisienne, n’a pas voulu manquer un tel événement ; mieux, il l’a choisi pour faire signe. Bien plus qu’une simple célébration, l’exposition « Le cycle des Nymphéas » qu’il a imaginée et qui rassemble une soixantaine de chefs-d’œuvre issus de collections prestigieuses, tant publiques que privées, signale la mise en œuvre d’un programme de complète rénovation du bâtiment. Les travaux qui débuteront dès la clôture de l’exposition pour s’achever fin 2001 visent notamment au creusement de salles en sous-sol pour y installer la collection Walter-Guillaume et y aménager un espace d’exposition temporaire ; par ailleurs, ils permettront aux fameuses « décorations » de Monet de retrouver l’aspect original de leur présentation et bénéficier à nouveau d’un éclairage naturel. En attendant, « Le cycle des Nymphéas » est l’occasion de rappeler quelle sorte d’aventure incroyable a menée là le peintre. Mai 1883, Monet s’installe à Giverny. 7 ans plus tard, il se rend acquéreur de la propriété et, très vite, il fait creuser un bassin à son extrémité, de l’autre côté de la route et de la petite voie ferrée. La peinture n’attend pas car c’est de son jardin qu’elle doit naître. Dès 1897, l’idée germe dans la tête du peintre d’un projet fou : « Qu’on se figure une pièce circulaire dont la cimaise, en dessus de la plinthe d’appui, serait entièrement occupée par un horizon d’eau taché de ces végétations » confie-t-il à Maurice Guillemot. Monet n’a pas encore abordé le sujet que déjà il le mesure à l’aune d’une occupation à 360 degrés. 27 ans durant, Les Nymphéas seront à l’ordre du jour et, par-delà les difficultés du quotidien, le peintre ne cessera de multiplier tableaux et panneaux. Pour finaliser son projet, il ira même jusqu’à faire construire un grand atelier. On comprend comment Les Nymphéas ne sont pas qu’une simple série de plus mais un vrai projet de vie. Les inscrire dans le contexte d’un « cycle » est d’autant plus juste que cela les charge d’une dimension dynamique qui leur est absolument consubstantielle.
Musée de l’Orangerie, 6 mai-2 août.
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Monet, le cycle des Nymphéas
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Monet, le cycle des Nymphéas