MOULINS
C’est accueilli par les époux Jourdain du Bourgeois gentilhomme, mis en scène par Jean-Louis Barrault, que le visiteur pénètre dans l’exposition consacrée aux 400 ans de l’année Molière sous l’angle original du costume et de la scénographie.
Plusieurs thèmes se dégagent de la lecture du dramaturge, à partir desquels le parcours a été construit. Parmi ceux-ci, la religion et le libertinage à travers deux pièces importantes : Tartuffe et Don Juan. Dans la première vitrine, le flamboyant costume central en satin cramoisi réalisé par Christian Lacroix est celui du Tartuffe incarné par Michel Fau en 2017. Deux autres salles jouent le jeu du contrepoint avec bourgeois et valets, dans quelques variations du Bourgeois gentilhomme, dont le plus ancien costume exposé fut porté par Coquelin Cadet en 1890. Servantes et valets, emplois essentiels dans l’intrigue d’une pièce de Molière, exhibent pour certains des costumes exubérants, à l’instar de Mascarille et Jodelet, valets des Précieuses ridicules. Essentiel également est le duo père et fille formé par Orgon et la belle Marianne vêtue d’une admirable robe en soie rayée réalisée par Georges Braque pour le Tartuffe monté par Louis Jouvet en 1950. Le thème de la médecine rend, lui, un hommage appuyé à Michel Bouquet, magistral Malade imaginaire vêtu d’une ample robe de chambre ornée de coquelicots, créée par Pascale Bordet, recouvrant une grenouillère de vieil enfant capricieux et hypocondriaque. Non moins essentiel, le thème de la femme reflète, quant à lui, l’évolution de la société du XVIIe siècle. Voici un personnage fort, celui de Toinette, joué par Françoise Seigner dans un costume de Suzanne Lalique. Le parcours se termine par la reconstitution d’une comédie ballet, L’Amour médecin, aux décors et costumes incroyables.
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Molière habillé pour l’été
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : Molière habillé pour l’été