Modernité de la peinture chinoise

Après l’exposition « Six Siècles de peintures chinoises » en 2009 et « Artistes chinois à Paris » en 2011, il accueille cette fois les œuvres de l’école de Shanghai, qui se développe à partir des années 1850, période d’ouverture du port aux puissances extérieures et à leurs influences esthétiques. Elle marque un renouvellement de la peinture chinoise et voit l’évolution du statut de l’artiste. Celui-ci, non plus lié à un unique mécène, est livré à un marché de l’art naissant dans lequel « les maisons des éventails et papiers » jouent le rôle de galeries.

Pour Éric Lefebvre, conservateur du département Chine du musée et commissaire de l’exposition, cette époque méconnue en France « est le trait d’union entre la peinture ancienne plus familière – entendons de l’époque Song et Yuan – et la peinture contemporaine portée par le marché de l’art actuel ». Sans renoncer aux sujets traditionnels, les œuvres de l’école de Shanghai se distinguent par l’explosion des formats classiques, comme le rouleau de La Chaumière du lac Fan réalisé sur 7 m de long par Ren Xiong, la liberté du trait et les coloris éclatants des Pivoines de Zhao Zhiqian et les représentations humaines réalistes à l’occidentale que l’on retrouve dans Les Scènes de la vie féminine de Wu Youru. L’exposition, qui rassemble des œuvres exceptionnelles, dévoile une peinture chinoise aux prémices de sa modernité.