Street Art - Au sein même du Palais des papes, forteresse autant que résidence pontificale, devenu siège de la chrétienté d’Occident au XIVe siècle, la première exposition monographique consacrée à la « papesse » du street art, Miss.
Tic (pseudonyme de Radhia Aounallah, 1956-2022), avait tout de l’événement. On s’interroge pourtant sur la pertinence d’une exposition d’art urbain dans le plus grand édifice gothique du Moyen Âge. Si certaines salles, par leur état avancé de délabrement, évoquent l’univers de la rue, d’autres espaces, beaucoup plus majestueux, résistent à l’installation des œuvres, tant et si bien qu’il a fallu, pour les commissaires de l’exposition, construire des murs en parpaing sous les voûtes de la grande chapelle de Clément VI afin d’accrocher les affiches de Miss.Tic ! Timidement disséminées le long du parcours classique de visite du monument, les œuvres de l’artiste s’accumulent enfin dans la plus grande des salles, et il faut reconnaître à cette exposition un très important travail de collecte. Mais c’est peut-être justement ce sentiment d’exhaustivité qui nuit à l’appréhension du travail de l’artiste, qui donne l’impression de ne creuser qu’un même sillon. Certes, Miss.Tic a pu investir de manière poétique et provocante l’espace public en portant haut les revendications féministes et les dénonciations de la « femme marchandise ». Mais le personnage au pochoir de Parisienne sexy et fétichiste, immédiatement reconnaissable, a aussi suscité de nombreuses collaborations avec de grandes marques, du luxe aux loueurs de voitures. Le message a-t-il fini par s’effacer au profit du produit ?
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Miss.Tic, de l’underground au bon filon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°779 du 1 octobre 2024, avec le titre suivant : Miss.Tic, de l’underground au bon filon