C’est à l’occasion de la redécouverte de deux triptyques du peintre Michiel Coxcie dans les réserves du Musée de Louvain que le commissaire de l’art ancien a souhaité organiser cette première exposition dédiée à celui que l’on nomma en son temps « le Raphaël flamand ».
Cette occasion est malheureusement un rendez-manqué avec l’œuvre du peintre dont on peine à mesurer toute la « valeur historique », qui se révèle en revanche dans le catalogue monographique bien mieux documenté. Peintre flamand et homme du XVIe siècle (1499-1592), Michiel Coxcie est le favori des Habsbourg, pour lesquels il dessine des vitraux pour les cathédrales de Bruxelles et de Gand, se forme à la manière italienne à Rome et travaille probablement en Espagne où nombre de ses œuvres sont conservées, comme le délicat Christ portant sa croix du Musée du Prado présenté dans l’exposition. Malheureusement, peu d’œuvres qui lui sont attribuées avec certitude sont présentées, une dizaine seulement, et elles ne permettent pas de saisir un style que l’on devine pourtant dans les très beaux David et Goliath et La Sainte Famille, première représentation du style monumental en Flandre. La mauvaise fortune critique de Michiel Coxcie et de son atelier n’est pas étrangère à notre méconnaissance du peintre. Il fut accusé de pervertir le genre flamand par l’introduction de la manière italienne. Ses œuvres tardives de copiste, telle la copie de L’Agneau mystique à la fin du parcours, et celles de moins bonne qualité issues de son atelier dirigé par son fils, n’ont pas retenu le nom de Coxcie dans l’histoire de l’art. Nombre de ses œuvres ont ainsi été réattribuées et un long travail de recherche reste encore à réaliser. Cette exposition arrive donc trop précocement pour mettre en lumière une œuvre. Elle permettra en revanche « de susciter les subventions, de fédérer un cercle de recherche en relation avec l’université ». Elle est surtout « une belle opportunité pour un petit musée de s’attacher un peintre de cette qualité, qui fut comparé à Raphaël », comme le souligne avec clairvoyance le co-commissaire Peter Carpreau.
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Michiel Coxcie exposé… trop tôt
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : Michiel Coxcie exposé… trop tôt