À cette époque, point de musées publics. Mais le prince Charles-Philippe de France, comte d’Artois, frère cadet de Louis XVI, entendait bien donner à ses enfants la meilleure éducation qui fût et leur faire découvrir d’autres horizons que ceux de Versailles.
Pour cela, il dépêcha Denis-Jacques Fayolle, ancien commis au Bureau des colonies d’Amérique. À compter de 1785, ce dernier constitua un extraordinaire cabinet de curiosités, suivant une pratique répandue dans les familles royales et aristocratiques d’Ancien Régime. La bibliothèque municipale de Versailles, en partenariat avec le Musée du quai Branly, qui conserve aujourd’hui plus de 500 objets américains, asiatiques, océaniens et africains de ce fonds qui a continué à s’enrichir après sa saisie par les révolutionnaires, nous en révèle les merveilles. Dans l’extraordinaire Bibliothèque centrale, ancien Hôtel des affaires étrangères orné de peintures exaltant la grandeur de la France, nous voici sans doute aussi ébahis que le furent les enfants du comte d’Artois devant le premier masque en provenance du continent africain arrivé en Europe ou un pagne de guerrier de la région des Grands Lacs d’Amérique du Nord, qui compte parmi les très rares conservés au monde ! Entourées de livres, de boiseries, dans ce lieu qui n’ouvre au public que pour des expositions, ces pièces étonnantes continuent de raconter les régions couvertes par le premier empire colonial français. Elles nous disent aussi l’évolution de notre regard sur l’Autre et les enjeux contemporains de ces objets, en donnant la parole à la Choctaw Nation of Oklahoma, tribu amérindienne originaire du sud-est des États-Unis.
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Merveilles d’un cabinet de curiosités
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°748 du 1 novembre 2021, avec le titre suivant : Merveilles d’un cabinet de curiosités