Peintre, sculpteur, performer et auteur d’envahissantes installations, Jonathan Meese s’est imposé au cours des cinq dernières années comme l’un des artistes les plus prospectifs de la scène internationale. Dans une tradition très germanique, dont Anselm Kiefer était jusqu’alors le meilleur représentant, il tente par tous les moyens de reconstruire un mythe allemand tout en s’acharnant à le détruire. À quatre ou à six mains, parfois, avec Jörg Immendorf et Albert Oehlen.
Entre un amour forcené de la peinture et une violence du geste qui la met en pièces, ce Berlinois de 35 ans développe un art cultivé qui se repaît de modèles extrêmes, tels Saint-Just et Nietzsche. Mêlant avec l’énergie d’un puncheur le privé et l’universel, le trivial et le philosophique, Meese use de tous les moyens plastiques dans une sorte de fureur de vivre et une urgence qui font éclater toutes les conventions et toutes les hiérarchies.
Il peint à grands coups de brosse rageurs, il colle à même la peinture toutes sortes d’objets, il y inscrit des mots, des phrases manifestes. On n’en sort pas indemne. Il y a là une force, et la peinture y gagne une vitalité qu’on ne lui avait pas vue depuis longtemps. De ce point de vue, la monographie que lui consacre le Magasin de Grenoble ne manque pas de souffle.
« Jonathan Meese », Magasin, centre national d’art contemporain, 155, cours Berriat, Grenoble (38), tél. 04 76 21 95 84, jusqu’au 7 janvier 2007.
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Meese, la fureur de vivre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Meese, la fureur de vivre