Pays-Bas - Art moderne

La Hague (Pays Bas)

Max Beckmann, figures humaines

Kunstmuseum – Jusqu’au 20 mai 2024

Par Itzhak Goldberg · L'ŒIL

Le 26 mars 2024 - 306 mots

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Vous êtes, une fois là-bas, presque arrivé à La Haye, où le Kunstmuseum est logé dans un magnifique bâtiment des années trente. Le but de ce voyage est l’exposition du peintre allemand Max Beckmann (1884-1950), l’un des plus importants de la première moitié du XXe siècle. Sa peinture, entre expressionnisme et Nouvelle Objectivité – un mouvement pictural important au lendemain de la Grande Guerre –, n’est pourtant guère séduisante de prime abord. Face à elle, on songe à Fernand Léger, dont l’art sobre et monumental partage avec Beckmann une puissance exceptionnelle. L’un comme l’autre accordent aussi une importance essentielle à la figure humaine. Cette manifestation de La Haye n’est pas une rétrospective et l’on peut regretter l’absence de quelques toiles majeures. Mais elle permet de découvrir l’œuvre d’un artiste peu montré en France – la grande exposition du Centre Pompidou, « Max ­Beckmann, un peintre dans l’histoire », date de 2003. L’angle choisi ici par les commissaires, Thijs de Raedt assisté par Daniel Koep, est celui de l’espace pictural. En effet, sans que l’artiste, à la différence des cubistes, ne participe à l’avènement de la révolution spatiale, on constate un bouleversement dans le positionnement de ses personnages ainsi que dans leur cadre. En aplatissant la représentation de l’espace tout en gardant, même déformé, le volume des figures humaines, le peintre obtient une tension qui caractérise toute son œuvre (comme l’inquiétante Rencontre nocturne, 1928). Sans doute, la partie la plus spectaculaire de l’exposition est l’ensemble des toiles qui traitent des acteurs et des gens du cirque, ce monde à part – tel le magnifique Carnaval, 1920. Avec cet univers où le réel et l’imaginaire se côtoient, le peintre endosse le rôle du metteur en scène.

Universum Max Beckmann, Kunstmuseum Den Haag, Stadhouderslaan 4, La Haye, Pays Bas.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°774 du 1 avril 2024, avec le titre suivant : Max Beckmann, figures humaines

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