Comme son nom l’indique – à savoir « Le pont » –, une telle exposition sous-entend qu’il s’agit d’enjamber l’espace, d’aller d’un lieu à l’autre, voire de passer d’une culture ou d’une esthétique à l’autre.
Or tel est bien le cas. C’est dire si « Le pont » n’est pas qu’une simple exposition, c’est une imposante manifestation qui rassemble quelque cent quarante-cinq artistes de quarante nationalités différentes – parmi lesquels Marina Abramovic, Chen Zhen, Chourouk Hriech, Cildo Meireles, Huang Yong Ping, Yazid Oulab, Tatiana Trouvé… –, toutes formes d’expression confondues, répartis entre le Musée d’art contemporain et vingt-sept lieux divers de la ville.
Conçue par Thierry Ollat, qui dirige le [MAC], « Le pont » vise à représenter « l’aventure et le lien dans le monde postcolonial d’aujourd’hui ». Le choix du commissaire est d’autant plus pertinent que non seulement l’époque est nomade, mais la cité phocéenne est emblématique de cette migration des peuples qui compose comme un nouveau monde.
Si le parcours que détermine cette manifestation peut en effrayer quelques-uns s’inquiétant de la possibilité de tout voir, il est du moins à l’image même du propos ; comme il en est de l’idée d’aventure, il faut se laisser aller d’un lieu à l’autre, d’une œuvre à l’autre, à la découverte de toutes ces créations qui parlent de l’histoire de l’homme, de sa capacité à s’adapter ici et là, à échanger avec autrui et à accepter sa différence. C’est en quoi « Le pont » est une heureuse aventure, du fait de son ouverture d’esprit et de ce qu’elle offre au regard de quoi trouver matière à réfléchir.
« Le pont », jusqu’au 20 octobre 2013, musée d’art contemporain et 27 lieux dans la ville, Marseille (13), www.lepontlexpo.com
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Marseille comme une Babel de l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°660 du 1 septembre 2013, avec le titre suivant : Marseille comme une Babel de l’art