Marie-Antoinette sous toutes ses formes

Une sélection de deux cents images, provenant de vingt-cinq prêteurs (collections publiques et privées), dévoile la construction d’une reine condamnée à mort en icône mondiale, à travers différentes traditions iconographiques. Bien loin de la rétrospective chronologique du Grand Palais de 2008, la Conciergerie, où fut emprisonnée la reine, met en valeur des documents autant personnels qu’historiques : l’acte de condamnation, les correspondances et aussi la chemise de la reine lors de sa détention. Qu’elle soit idolâtrée, notamment par ses peintres officiels Kucharski et Élisabeth Vigée Le Brun, ou décriée par les républicains, la dernière reine de France fascine toujours autant. Face à un tel foisonnement d’images, le commissaire de l’exposition, Antoine de Baecque, a su rendre compte de la complexité et de la rivalité de ces représentations. Au-delà de cette « guerre des images », le parcours se construit autour de motifs artistiques : celui de la rose, avec les tableaux de Botero et de Pierre et Gilles, de la chevelure, du corps ou encore de la tête coupée, avec l’œuvre d’Erwin Olaf. L’hétérogénéité des supports et l’engouement du cinéma pour Marie-Antoinette, de Van Dyke ou Jean Renoir à Sofia Coppola, témoignent d’un renouvellement de son image, célébrant son émancipation par rapport aux traditions royales et sa modernité.